LE PROJET
Le Groupe DANIEL (SAS Dragages du Pont de Lescar ) prévoit d’implanter un site d’extraction de graviers en bordure du Gave en plein cœur de terres agricoles jouxtant un site naturel protégé (Natura 2000) dans la Plaine du village béarnais de CARRESSE-CASSABER (64270).
Alors que le village vit déjà au rythme incessant des camions des deux autres carrières existantes, un Arrêté Préfectoral allant contre l’avis de la population (l’enquête publique de 2015 a donné un avis défavorable) a autorisé l’implantation d’un troisième site industriel.
Depuis le mois de mai 2021, le Groupe Daniel accélère les travaux et commence à goudronner la plaine malgré le dépôt de différents recours en justice par des associations de défense de l’environnement
Ce projet prévoit notamment :
- La création d’une gravière de 32 hectares dans la plaine de Carresse-Cassaber au cœur d’une plaine agricole de 250 hectares qui risque fort d’être entièrement impactée.
- Une rotation de 90 camions supplémentaires qui traversera quotidiennement nos villages devant les écoles de nos enfants.
- L’extraction de 4 000 000 de tonnes de graviers sur une période de 17 ans (renouvelable) qui laissera un trou de 19 hectares sur 14m de profondeur


NOS CRAINTES :
Les nombreuses plaines alluvionnaires fertiles, prisées par l’agriculture, sont un filon pour les industriels du cailloux. Le Gave de Pau, déjà largement pillées, en témoignent : des trous béants de plusieurs hectares entourés de barbelés, des écosystèmes ravagés et des communes vidées de leur attractivité.
Le Gave d’Oloron en était préservé. Mais depuis 40 ans, il subit une gestion désastreuse, et se retrouve dans le collimateur des sociétés de dragages.
Des extractions si proches du lit majeur du Gave nous font redouter des conséquences désastreuses sur l’environnement et le cadre de vie que nous laisserons aux générations futures :
- Détournement du lit du Gave, érosion accélérée des berges et augmentation du risque de crues.
- Pillage des ressources naturelles et destruction des écosystèmes.
- Fragilisation des terres agricoles et pollution des nappes phréatiques.
Nuisances sonores, poussière, risque d’accidents routiers accru dans nos villages, pertes de terres agricoles fertiles, baisse d’attractivité de nos villages pour le tourisme vert et la pêche, chute de la valeur immobilière, destruction d’un cadre de vie préservé, nous avons tous beaucoup à perdre !
HISTORIQUE
- Années 1960-70 jusqu’à 1995 : exploitation d’une gravière dans le lit du Gave d’Oloron (voir carte)
- De 1965 à 1985, construction et renforcement d’une digue le long de la berge, rive droite, pour tenter d’empêcher les inondations dans la plaine agricole de Carresse-Cassaber.
- En 1982, contraint d’une part, creusé et approfondi de l’autre, le gave accélère : le cout (méandre) de Sorde se recoupe, le seuil est emporté au moulin de Saint-Pé-de-Léren.
- En 1994, la Préfecture et la DREAL dissuadent d’exploiter des gravières de rivière.
- En 2014, Daniel DPL acquiert les terres agricoles, revient à la charge et dépose une demande pour implanter une gravière dans la plaine de Carresse-Cassaber.
- En 2015, l’enquête publique donne un avis défavorable au projet de gravière.
- En 2016, la préfecture accorde au groupe Daniel DPL l’implantation d’une gravière à Carresse-Cassaber. Quatre recours sont déposés en justice pour s’opposer au projet.
- En 2021, Daniel DPL aménage des chemins agricoles pour faire passer ses engins. À ce jour, il ne dispose pas de l’accord de l’ensemble des co-propriétaires fonciers pour faire circuler les poids-lourds. Un premier bassin est creusé sur une parcelle entouré de barbelés.